Le rapport que le gouvernement vient de remettre sur la politique du handicap brille… par ses défauts et son manque d’ambition. Le texte porte sur quatre points : la compensation du handicap, l’accessibilité, l’emploi et les ressources considérés comme un pilier important de la politique du handicap, l’avenir de la politique du handicap que la loi fait obligation d’envisager. Le rapport a déçu les commissions du CNCPH par son aspect trop descriptif, parfois lacunaire et quelquefois erroné. L’absence de véritable évaluation de la politique menée depuis trois ans n’a pu être masquée par l’abondance de statistiques que n’accompagne pas une véritable analyse qualitative et qui ne débouche pas sur des orientations pour les trois années à venir.
La scolarisation des enfants et des jeunes handicapés
Un bilan quantitatif fait apparaître de nets progrès réalisés depuis 2003 dans la scolarisation en milieu ordinaire qui est passée de 106 897 à 170 000, mais les différentes modalités de scolarisation ne sont pas envisagées. On peut également regretter la faiblesse du rapport sur la scolarisation en maternelle si décisive pour le développement et la formation de la personne en situation de handicap. De même, la professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire (AVS), présentés et ressentis comme un maillon indispensable pour rendre l’école ordinaire accessible, dans des métiers de l’accompagnement n’est pas envisagée, le rapport se limitant à considérer l’amélioration de sortie de ces personnels vers d’autres emplois ou qualifications. Le rôle des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) est décrit sans que toutefois on ne voie se dessiner clairement leur évolution qui devrait prendre davantage en compte les missions d’accompagnement et d’aide à l’expression du projet de vie.
Le rôle de l’enseignant référent, central dans le dispositif de scolarisation, demande à être conforté et accompagné d’un plan de formation significatif. De façon générale, le rapport reste muet sur la formation des enseignants, initiale et continue, spécialisée ou non, qui devrait faire l’objet d’un cadrage et d’une harmonisation nationaux, en prévoyant une coopération entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social.
D’autres aspects aussi sont à préciser comme la poursuite du parcours des élèves en situation de handicap de la scolarisation à la formation professionnelle, ainsi que le travail du secteur médico- social au regard des textes qui fixent le régime des établissements et services, et des nouveaux dispositifs législatifs. En somme, de nombreux points sur lesquels les perspectives pour les trois prochaines années restent à préciser, ne serait-ce que dans le domaine précis de la scolarisation des enfants et des jeunes handicapés.