Communiqué UNSA Éducation, Confédération étudiante, Sgen-Cfdt, SOS Racisme :
Face à la mobilisation d’ampleur des étudiants, de la communauté universitaire et l’opinion publique française et internationale depuis des mois, seul le retrait pur et simple des deux mesures (Circulaire du 31 Mai, décret du 6 septembre) qui pénalisent l’enseignement supérieur, l’innovation et l’économie française pouvait nous satisfaire. Pourtant, après la rencontre des trois ministres Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et Claude Guéant aujourd’hui mercredi 4 janvier, le gouvernement s’obstine dans sa logique discriminatoire.
Nous refusons le cas par cas
Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et chef de file de la droite sociale a annoncé que l’instruction donnée aux préfets ne concernera que les "étudiants à haut potentiel" c’est-à-dire les étudiants titulaires d’un Master 2 ou d’un doctorat.
Pour nous, cette solution n’est pas acceptable car :
- elle renforce des discriminations entre étudiants (un étudiant diplômé d’une grande école de commerce comme HEC aurait ainsi plus de "potentiel" qu’un diplômé d’un IUT)
- cette logique n’apporte pas de réponse politique et ne fait que favoriser une fois de plus le clientélisme et les petits arrangements entre amis.
La circulaire du 31 mai 2011, le décret du 6 septembre 2011 (qui augmente arbitrairement les conditions de ressources exigées par les préfectures de 460 à 660 voire 770 euros par mois), et dernièrement la hausse exponentielle de la taxe pour le renouvellement des titres de séjour (pouvant passer de 70 à 300 euros) mettent en péril l’attractivité et l’ouverture internationale des Universités françaises, et à moyen terme le potentiel d’innovation de notre recherche et donc la croissance de notre économie dans des secteurs à fort besoin de main d’œuvre qualifiée.
Pas de changement de cap : la mobilisation continue !
La révision du texte proposée par les trois ministres fait croire à un assouplissement de la circulaire alors qu’elle ne fait que préciser et clarifier l’application du texte déjà existant. Par cette instruction, le gouvernement fait la démonstration de son refus catégorique de tout dialogue social avec les étudiants et les jeunes diplômés mobilisés et fait des propositions coupées de la réalité.
Depuis le début de la mobilisation, nous demandons à Laurent Wauquiez et au gouvernement de revoir la politique globale en direction des étudiants étrangers et de réunir les acteurs concernés pour enfin prendre des décisions politiques efficaces:
- mise en place de mesures globales et pérennes en direction des étudiants étrangers;
- plus de transparence et de lisibilité quant aux critères d’attribution et d’obtention des titres de séjour ainsi que des changements de statut (d’étudiant à salarié).